Le roman français des années folles (1919-1929)
Au sortir de la Première Guerre mondiale, la France exsangue fait tout pour oublier les horreurs qu’elle vient de traverser. L’histoire retient la décennie qui commence alors sous le nom d’Années Folles. Le roman français a su se faire l’écho de cette période mouvementée et étrangement joyeuse : nous évoquerons Proust qui a eu le temps d’achever son œuvre-cathédrale, A la recherche du temps perdu avant sa mort en 1922 mais aussi le roman surréaliste qui, avec Aragon, Soupault et Breton, traque les signes du merveilleux dissimulés sous le règne des apparences. D’autres courants sont apparus qui révèlent un monde en crise : notamment le « roman à scandale » avec Raymond Radiguet, Colette ou Victor Margueritte qui témoigne de l’émancipation des femmes. Nous aborderons aussi le roman métaphysique, avec Bernanos, Green et Mauriac, qui prend acte d’un monde privé de Dieu, le roman de la modernité, avec Gide, Cocteau ou Cendrars, qui remet en question la fiction traditionnelle, sans oublier le roman « populiste » qui, à travers Guilloux et Dabit, décrit le peuple opprimé par la misère.