La littérature russe au XIXe siècle – 4e séance : Fédor Dostoïevski, un écrivain russe face à la modernité (suite et fin)
Nous aborderons lors de ces huit séances l’âge d’or de la littérature russe au XIXe siècle à travers ses figures majeures (Pouchkine, Lermontov, Gogol, Dostoïevski, Tourgueniev, Tolstoï, Gontcharov, Gorki et Tchekhov). Nous montrerons que ces romanciers se définissent, à l’exception notable de Tchekhov reconnu par ses qualités de dramaturge et de nouvelliste, par leur singularité et leur puissance, rompant ainsi avec la tradition séculière du roman réaliste européen. Nous comprendrons que ces écrivains extraordinaires ont su prédire les bouleversements futurs (ceux du siècle suivant…) et qu’ils ont ouvert l’univers romanesque à des problématiques politiques et religieuses passionnantes qui concernent autant la question de l’individu que celle de Dieu et de sa mort présumée.
Si Dostoïevski est considéré de nos jours comme l’un des plus grands romanciers russes avec Tolstoï, il ne faut pourtant pas perdre de vue que son art possède une dimension universelle qui le place d’emblée aux côtés de Shakespeare et de Cervantès. Romancier de l’âme humaine, que Nietzsche considérait comme le créateur génial d’une nouvelle psychologie, Dostoïevski est aussi un écrivain chrétien, hanté par le problème du Mal et de la rédemption.
Nous aborderons plus particulièrement les grandes œuvres romanesques – Crime et Châtiment (1866), L’Idiot (1868), Les Possédés (1872), Les Frères Karamazov (1880) – qui dessinent un univers métaphysique d’une grande puissance, où l’écrivain s’interroge sur le rôle de l’homme dans un monde désormais affranchi de la tutelle de Dieu. Nous tenterons de montrer comment Dostoïevski a su annoncer de façon prophétique les enjeux de la modernité, à travers notamment l’évocation du nihilisme et de son inséparable corollaire, le terrorisme.