La littérature américaine au XXe siècle (1900-1950) : Le roman réaliste ou l’évocation d’une Amérique en crise : de Stephen Crane à Jack London (Brest, 29)
C’est aux alentours de 1890 que la frontière se ferme et que, les terres libres ayant été conquises, la promesse du rêve américain semble révolue. Les écrivains ont alors pris acte de ce tournant face à la modernité : les auteurs réalistes (de Sinclair à London) n’ont pas cessé de dénoncer les excès du capitalisme et l’opportunisme démesuré d’une société consumériste. Mais ce sont avant tout les auteurs de « la génération perdue » (Dos Passos, Hemingway, Fitzgerald) qui ont inventé le roman américain, à travers la peinture désenchantée des années folles ou l’évocation de la civilisation aliénante et déshumanisée du XXe siècle.
Cette première moitié du XXe siècle connait d’autres grandes réussites littéraires : l’apparition du monde romanesque extraordinaire de William Faulkner, le roman majeur de John Steinbeck sur la Grande Dépression (Les Raisins de la Colère, 1939) ou celui de Norman Mailer sur la Seconde Guerre mondiale (Les Nus et les Morts, 1948). À partir des années cinquante, les écrivains contestataires de la Beat Generation, avec notamment Jack Kerouac, se rebellent contre les valeurs dominantes de la société américaine et annoncent le mouvement de la contre-culture des années soixante.
Première séance :
L’insigne rouge du courage (The Red Badge of courage, 1895) de Stephen Crane, traduit par Pierre Bondil et Johanne Le Ray, Gallmeister, coll. Totem n°147, 2019.
Martin Eden (1909) de Jack London, traduit par Claude Cendrée, Le Livre de Poche, 1980.