Jean-Paul Sartre ou l’existentialisme littéraire et philosophique, première partie (UTL en Iroise, 29)
Dans Les Mots (1964), autobiographie parue à la veille de son refus du prix Nobel, Sartre montrait avec beaucoup de pertinence et d’ironie comment un enfant, pour échapper à une réalité familiale contradictoire, s’était réfugié dans les livres et avait décidé de devenir écrivain. Tout l’enjeu de l’œuvre sartrienne s’y trouve condensé : Le désir souvent contrarié de rejoindre la vie dans l’action et le sentiment d’inauthenticité et de mensonge à soi-même qui en résulte. Cette « mauvaise foi » existentielle apparaît dès son premier roman, La Nausée (1938) et reçoit son statut philosophique dans L’Être et le Néant (1943), œuvre fondamentale qui élabore une philosophie de la conscience et de la liberté souveraine.
Nous tenterons de montrer les différents aspects de la pensée de Sartre et de quelle manière elle se déploie au niveau littéraire (dans son œuvre romanesque et théâtrale), philosophique (notamment à travers sa définition de l’existentialisme) et politique (avec la figure de l’écrivain engagé).