Gustave Flaubert ou l’absolu de l’écriture
« Je suis né lyrique » a écrit Flaubert en pensant à ses œuvres de jeunesse empreintes d’un romantisme échevelé et qu’il ne cessera par la suite de corriger pour atteindre un absolu de l’écriture. Nous tenterons de montrer que le romantique exubérant et le froid clinicien sont inséparables chez Flaubert et que Madame Bovary ouvre l’ère du roman moderne, l’ère du soupçon et de la déception fondée sur le refus des conventions littéraires et sur l’exigence d’une nouvelle écriture romanesque. L’aspiration à l’infini d’Emma Bovary, les rendez-vous ratés de Frédéric Moreau avec les femmes et l’histoire, le délire encyclopédique de Bouvard et Pécuchet, la simplicité de Félicité qui confine à la bêtise héroïque… voilà autant de personnages et d’œuvres qui rappellent un univers de l’échec et de la dérision qui n’a rien perdu de sa pertinence pour le lecteur d’aujourd’hui.