Louis Guilloux et Louis Aragon : une confrontation politique et littéraire (Association des amis de Louis Guilloux, Saint-Brieuc, 22)
La rencontre de Louis Aragon et de Louis Guilloux est celle de deux trajectoires singulières. L’un est un surréaliste de la première heure devenu le chantre officiel du communisme et l’autre, un enfant du peuple, toujours désireux de conserver son indépendance. Au-delà de ce clivage, l’un et l’autre ont défendu des valeurs communes avant de se brouiller définitivement.
Unis dans les combats antifascistes des années trente, rassemblés autour de la cause du Sang noir (Aragon défendant avec vigueur le roman de Guilloux), les deux écrivains connaissent un profond désaccord après la parution de Retouches à mon retour de l’URSS (1937) d’André Gide, dénonciation sans ambiguïté du régime soviétique.
La confrontation entre Guilloux et Aragon témoigne ainsi des conflits idéologiques de la gauche marxiste pendant l’entre-deux-guerres et des choix politique et littéraires que les deux écrivains ont dû assumer au regard de l’Histoire.